mercredi 14 juillet 2010

Pourquoi les boîtiers Reflex vont disparaitre

Comme dans le monde animal, lorsqu'une espèce est trop bien adaptée à son environnement, elle finit par disparaitre lorsque celui-ci évolue.
Admirablement adapté à la pratique de la photo, le boîtier Reflex ne survira pas, comme modèle dominant, à la convergence des pratiques photo et vidéo.

Bien sûr ces boîtiers continuerons à être utilisés, comme les 6x6 argentiques, par des nostalgiques, par des professionnels aux pratiques hyper pointues, mais leur rôle comme modèle emblématique est fini. A ce titre, les tentatives de Sony pour limiter artificiellement les compétences de leurs nouveaux boîtiers, pour préserver leur gamme de Reflex, sont illusoires. Les exemples de Canon et Panasonic, immédiatement  court-circuités par des hackeurs, après les mêmes tentatives, en sont l'illustration.

D'autant plus illusoire que c'est la nature même de ces boîtiers qui explique leur obsolescence.
Qu'est ce qui justifie l'utilisation d'un capteur plein format, les performances en basse lumière ?
Nikon a prouvé le contraire.
Qu'est-ce qui justifie leur poids et leur taille ?
Rien, l'extrème miniaturisation du Sony NEX autour d'un capteur APS-C le prouve.
Qu'est-ce qui justifie leur ergonomie, la photo ?
Oui mais, elle se révèle catastrophique pour la vidéo. Or l'ergonomie d'un caméscope n'est pas un problème pour faire une photo.

Que reste-t-il aux Reflex ?
Rien, si ce n'est des habitudes. Or les nouveaux venus, qu'ils viennent des Compact ou des téléphones portables, n'ont aucune habitude. Ils sont juste effarés de voir des Reflex qui valent une fortune sans avoir toutes les fonctions dont ils avaient l'habitude sur leur Compact. Effarés du volume et du poids sans justification. Effarés d'attraper des crampes pour faire une vidéo.

La compétition qui s'ouvre à la suite de la fusion des pratiques se révèlera donc fatale aux Reflex comme modèle dominant. Est-ce à dire pour autant que les caméscopes seront les grands vainqueurs ?
Sans doute pas, la souplesse d'utilisation, la discrétion, le rapport performance / prix des Hybrid,  ont définitivement plombé l'avenir des caméscopes.
Si les Hybrid savent faire évoluer leur ergonomie, ils semblent bien partis pour régner comme machine à images, à moins que les boîtiers modulaires n'ouvrent des possibilités inédites ?

2 commentaires:

  1. Bonsoir,

    lorsque j'ai lu cet article la première fois, je me suis dit que l'auteur y allait un peu fort, je jugeait son avis prématuré.

    J'ai commencé la photo en 2003 par l'achat d'un reflex argentique nikon F75 puis en numérique par un nikon D50 puis un D90 associé à un 18-70.
    Je pratique la photo en rando et mon D90+18-70 dépasse aisément le kilo.
    Après plusieurs heures de marche avec l'appareil autour du cou, ça devient vite un problème. Si en plus j'ajoute le poids du sac à dos, la chaleur en été...

    Quand le full frame est apparu chez nikon, je me suis dit: l'avenir de la photo, c'est ça!
    Mais au-delà du tarif et des performances liés à cette taille de capteur, le poids et la dimension des appareils et objectifs ont rapidement calmé mes ardeurs.
    Mon frère s'est offert un full frame D700+sigma 24-70: performances et qualité au top mais pour 1,8 kg! Oups!

    Puis la vidéo a fait son apparition: au début, comme beaucoup, j'ai crié au scandale, on a dénaturé le sacro saint reflex!
    Puis je m'y suis fait et j'ai rapidement apprécié cette nouveauté.

    Puis une surprise: la commercialisation des premiers appareils hybrides, ni compact ni reflex.
    Je me suis tout de suite dit: pas mal, ça vaudra jamais un bon reflex (d'autant que les performances en terme de réactivité du pen et de gestion du bruit du panasonic étaient à la ramasse).

    Mais c'était en 2009 et aujourd'hui la situation a bien changé:
    après avoir testé un après midi le Pen E-PL2, j'ai tout de suite été conquis: réactivité excellente tant en photo qu'en vidéo, bonne gestion du bruit jusqu'à 1600 isos, prise en main correcte, je peux être enfin qualitatif sans être bridé par le poids et l'encombrement, j'ai même repris goût aux modes automatiques.
    J'adore son côté jouet: dans la rue, il n'effraye pas et donc pour la discrétion, c'est un bon point.
    J'ai vendu mon reflex avec objectif et flash pour ce nouvel hybride avec un 17mm, un 14-42mm et un viseur VF1.
    Sur un forum photo dédié à nikon, quand j'ai dit ça, je me suis pris une volée de bois vert: "Oh le con!" / "Mais fallait pas faire ça!" / "t'aurais dû garder ton reflex"...

    Un appareil photo, quel qu'il soit, c'est avant tout fait pour prendre des photos, pas pour tergiverser.
    Le jour où l'on s'en sépare, tout ce qu'il en restera, ce sera des photos.
    Alors au-délà des j'aurais dû/il fallait, je continue à prendre plaisir avec mon appareil et c'est ça qui compte, non?

    Je ne fais pas de photos sportives, ni animalières, peu de portrait, jamais de macro donc le passage à un hybride n'est pas un problème pour moi, au contraire.
    Ca fait trois mois que je m'en sers, je l'ai toujours sur moi et franchement, je n'ai pas envie de revenir à un reflex.

    Heihel

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  2. Je ne peux qu'être d'accord avec cette analyse.
    Le Reflex n'est plus le modèle obligatoire et encore moins le modèle idéal pour une grande majorité d'utilisateurs.
    Il restera un modèle parfait pour certains utilisateurs, un modèle de niche.

    Amicalement

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